Nouvelles érotiques au féminin, poésies saphiques, littérature lesbienne

La Dégustation

Je ne sais pas vous, mais moi, j’ai une vraie passion pour les fruits de mer et lorsque, ce matin, j’ai vu s’afficher sur mon éphéméride la date du 1er septembre, j’ai répété à l’envie septembRe, septembRe, en insistant bien sur le R, le faisant rouler sous ma langue avec gourmandise. Parce que bien sûr, les mois en R, le fruit de mer est enfin mûr. On peut enfin aller le cueillir ! Déjà se dessinent devant moi ces affriolants coquillages, la reine huître et sa cour de palourdes, moules, pétoncles, amandes, Saint Jacques… accompagnés d’une farandole de crustacés, l’impératrice langoustine, son ami le homard, leurs crevettes et petiots crabes sans oublier la mystérieuse araignée et la cohorte des escargots des mers, bigorneaux et bulots… Je peux vous assurer que rien que d'y penser, l'’eau me monte à la bouche instantanément.

 

Je les consomme sans citron, et encore moins sans cet horrible ( à mon goût ) vinaigre à l’échalote qui dénature trop leur saveur délicate et froisse mes narines. Cela étant, je ne résiste pas à une légère et onctueuse mayonnaise pour envelopper la chair des crustacés.

 

J’aime les accompagner d’un Chablis qui favorisera leur côté marin, vivifiant ou, mieux, ma petite faiblesse, un Pouilly-Fuissé dont le chardonnay exaltera la saveur et flattera mon palais à l’extrême.

 

Bien sûr, pour ces dégustations, j’ai mes endroits favoris. D’abord il faut une brasserie, à l’ancienne, avec écailler sur le trottoir. Rien que de passer devant son étal, je frémis, j’hume, je m’exalte. Ensuite, il faut un maître d’hôtel qui vous place avec cérémonie mais bienveillance à la meilleure table, comme il se doit. Puis le serveur, accorte , viendra prendre votre commande sans vous faire attendre mais sans vous bousculer non plus. De toutes façons, avec un plateau de fruits de mer, il faut prévoir de prendre son temps, tout son temps. N’en commandez jamais un seul si vos horaires vous pressent. Car on ne court pas pour manger un tel plat, on le déguste lentement, on le sent, on le suce, on l’aspire, on le tire du bout des dents, on le débusque au fond de longues pattes fines, on le bagarre à sa coquille, on l’ouvre, on l’écarte, on le lèche en prenant soin de ponctuer chaque bouchée d’un soupir d’aise et de bien-être.

 

C’était en mars ou en avril dernier. Mon éditrice jamais en manque de me placer dans des galères mais susceptibles selon elle de m’aider dans ma carrière avait organisé un dîner avec un vieux journaliste mondain qui publiait ses feuilles prétentieuses dans une revue littéraire qu’à mon avis, plus personne ne lisait depuis belles lurettes. Mais selon le « on ne sait jamais » j’avais accepté l’invitation et me rendait donc, bougonne, au bistrot recommandé. J’en franchissais le seuil quand mon portable se mit à sonner avec une force et une violence inouïe. Vous l’aurez sans doute remarqué, c’est toujours lorsque l’on veut de la discrétion que votre mobile se met à sonner frénétiquement la charge des walkyries que votre petit neveu taquin a placé dans vos préférences. Je souriais à l’assemblée entièrement tournée vers moi et, maudissant ce sac au fond duquel mon portable avait disparu, je faisais un signe à la serveuse qui déjà me massacrait du regard afin de lui faire comprendre que j’allais revenir. Je me glissais à l’extérieur. J’arrivais enfin à décrocher sur le trottoir. J’entendis la voix de mon éditrice.

 

-       Salut ma belle ! je suis contente de t’avoir ! (pas moi) figure toi qu’Alexander (le vieux critique) vient d’annuler le repas. Il a eu un malaise vagal, le pauvre (bien fait). On remet ça à plus tard, d’accord ? Ciao, ciao ! bisous ! bisous !

 

Et bien au revoir donc, et non, cela ne me dérange pas de me retrouver plantée, ma soirée foutue, à 20H15, un jeudi soir. Pour parachever ce grand moment, je me rendis compte qu’il commençait à pleuvoir à verses. Je retournais donc à l’intérieur du bistrot afin d’y prendre une décision. Croisant le passage d’un énorme et superbe et magnifiquement marin plateau de fruits de mer, ma décision fut aussi prise. Je resterai et me délecterai de mon mignon péché.

 

Je fis signe à la serveuse, toujours aussi maussade,  entretenue pour l’heure par un couple qui réclamait une table. La serveuse fondit sur moi à m’en faire sursauter.

 

-       C’est la réservation pour 3 ?

-       Oui, je suis la réservation pour 3… sauf que je vais être toute seule.

 

Je m’attendais à ce que la serveuse fonde alors mon crâne en deux mais, je vis son visage s’éclairer d’un sourire majestueux et tout aussi inattendu.

 

-       Parfait ! si vous voulez bien me suivre !

 

Passant devant le couple,

 

-       Je suis à vous tout de suite. J’ai trouvé une solution.

 

De quelle solution parlait-elle ? lorsque je vis la table qui nous avait été réservée, je compris mon malheur. Si elle comptait me la faire partager avec un couple d’inconnus, elle se fourrait le doigt dans l’œil, la jeune fille. En effet, l’endroit était fort exigu et ne permettrait aucune intimité ni l’espace vital nécessaire à la dégustation tranquille de mon plateau.

 

-       je préfèrerai garder la table, si cela ne vous dérange pas.

-       Ha ça, Madame, ça va pas être possible. C’est une table pour 3, pas pour une personne. Mais si vous ne la voulez pas, faut me le dire tout de suite !

 

Poufiasse ! Pardonnez-moi… je m’assis sans un mot ni un regard que, de toute façon, la serveuse indélicate n’attendait pas. Le couple rejoignit la table, l’homme à mes côtés, on pouvait se toucher les coudes, et la femme en face. dont j’aurai pu aisément déceler un cil tombé au coin de l’œil.

 

L’homme grommela un bonsoir, la femme me lança un petit sourire timide. Et on nous apporta la carte.

 

Je me délectais de mon plateau. Il était superbe, frais et très copieux. L’adresse m’avait été donnée par l’une de mes amies et je reconnaissais que l’endroit n’usurpait pas sa réputation. Même s’il n’y avait pas de Pouilly-Fuissé, un Quincy l’avait agréablement remplacé. Pour huîtres, j’avais choisi des Spéciales de Gillardeau, très équilibrées, longues en bouche, au petit goût de noisette. J’en savourais chaque bouchée les yeux mi-clos, m’abstrayant du monde extérieur, du bruit des conversations et du brouhaha du service, oubliant par la même occasion mes proches voisins. Plus rien d’autre n’existait que ce plateau et moi. J’avais fait le vide tout autour. Un murmure lancinant, répétitif et insistant me fit néanmoins rouvrir les yeux.

 

-       Excusez-moi, mais, ma femme et moi, aimerions vous poser une question si vous n’y voyez pas d’inconvénient.

 

Je fixais mon voisin de table qui venait ainsi de s’adresser à moi.

 

-       Oui, non, enfin, quoi ?

-       Voilà, c’est un peu délicat mais, nous nous demandions ce qu’une femme de votre qualité faisait seule à une table de restaurant…

-       Merci pour la femme de qualité mais je ne comprends pas très bien la question. Je dîne, là.

-       Oui, mais quelqu’un comme vous devrait être accompagnée.

-       Et bien disons que le destin en a voulu autrement.

-       Nous sommes indiscrets, excusez-nous.

 

L’homme était seul à me parler. La femme souriait sans oser trop me fixer.

 

-       Nous avons bien compris que nous avions un peu, bien malgré nous, empiété sur votre espace aussi nous aimerions nous faire pardonner. Est-ce qu’on peut vous offrir quelque chose ?

-       Vous êtes gentils, mais je ne crois pas que cela soit nécessaire.

-       Si, si, nous y tenons, une coupe de champagne, s’il vous plaît ?

 

Après tout, ils avaient l’air bien gentils et je sentais que je finirais par être moi-même grossière de continuer de refuser. J’acceptais donc de bonne grâce.

 

Nous bûmes une bouteille et la conversation, charmante, civile, intéressante me plaisait bien. Après tout, cette rencontre fortuite n’était pas pour me déplaire moi qui, sans avoir peur de la solitude, n’aime pas rester solitaire. Le restaurant se vidait mais notre conversation ne semblait pas vouloir prendre fin. Ce fut Mathieu qui prit la décision.

 

-       Et si nous allions prendre un dernier verre au China ? c’est juste à côté ? vous êtes pressée ?

 

A onze heures du soir, non, pas vraiment… j’acceptais volontiers. Je n’avais pas beaucoup entendu la voix d’Agathe mais ses interventions, pour peu nombreuses, étaient toujours assez pertinentes. Ce couple là me plaisait bien.

 

Au China, nous trouvâmes une table malgré la cohue déjà présente. Nous prîmes une nouvelle bouteille de champagne et je me dis que j’allais commencer à être bien certainement pompette si je continuais ainsi. Mais allez savoir pourquoi, ce soir, puisque rien ne se passait comme prévu, ni en bien comme en mal, j’avais décidé de laisser faire le hasard. Je commençais aussi à être de plus en plus curieuse sur ce couple qui semblait très proche, très complice, mais dont je n’avais surpris aucun échange amoureux jusqu’à présent, pas de baiser, pas de geste tendre, pas de regard langoureux. Agathe nous quitta et vu le monde qui se pressait vers les toilettes, nous avions plusieurs minutes devant nous. Je voulais en profiter pour questionner Mathieu mais il me devança.

 

-       Elle te plaît ?

-       Pardon ?

-       Agathe, elle te plaît, n’est-ce pas ?

 

Mon alarme se mit en route. C’est deux là cherchaient un plan à trois. Il n’en serait pas question !

 

-       Désolée, Mathieu, mais tu te trompes sur mon compte. Je ne fais pas ça !

-       Quoi ?

-       A trois, avec un couple, c’est pas mon truc.

 

Mathieu me fixa de ses grands yeux verts en amande. Il était assez séduisant et semblait sincèrement peiné par ma réponse un peu cinglante.

 

-       Pourquoi ?

-       Pourquoi quoi ?

-       Pourquoi tu ne voudrais pas avec nous ?

 

C’est dommage lorsque, parfois, les réponses ne fusent pas d’elles-mêmes. En fait, je n’en avais aucune ou alors, je les trouvais bêtement consensuelles, sociétales, moralisatrices. Qu’est-ce qui, finalement, m’empêchait de me laisser aller entre ses deux là qui semblaient si tendres, doux, cordiaux, attirants ?

 

-       je ne sais pas…

 

Mathieu se pencha vers moi. Dans un murmure il me glissa à l'oreille le plus délicat des " Tu nous plais, je crois même que tu excites beaucoup Agathe. moi aussi tu sais. Mais  si cela ne te convient pas, nous comprenons". Je ne répondis pas. Je frissonnais. Mathieu sentit la faille et vint pour m’embrasser. Je ne résistais pas. J’en avais envie. Au fond de moi, je sentis que je voulais sa bouche. Le baiser fut long, profond, délicieux, terriblement excitant. Mathieu se dégagea et me prit par la main.

 

-       Viens.

 

Je le suivis. Je l’aurais suivi au bout du monde… Nous descendîmes un petit escalier et arrivâmes dans une autre salle, peut-être un peu plus sombre et plus calme aussi. D’autres couples étaient déjà installés et je sentis aussitôt une fièvre, le goût du désir, une invitation non pas à la débauche mais aux plaisirs. Je le savais, je la cherchais du regard, Agathe était là qui nous attendait, tout sourire.

 

Nous nous assîmes près d’elle, moi entre les deux. Je me tournais aussitôt vers le visage attirant de la jeune femme et l’embrassais sans plus attendre, dégustant le fruit défendu et offert que Mathieu avait si délicatement avancé vers ma bouche  Il glissa sa main dans mon corsage et très doucement, me caressa le sein. J’en fis de même à Agathe et nous formions ainsi une petite chaîne de plaisirs, de désirs, d’attentes et d’excitation. Mon corsage fut vite totalement dégrafé et mes seins, libérés au vu et au su de tous, n’en étaient que plus durs et dressés. J’embrassais tantôt l’un, tantôt l’autre ne pouvant me décider dans quelle bouche je préférais rester.

 

Sans hâte, Mathieu avait alors fait glisser la fermeture éclair de son pantalon et avait introduit sa main libre à l’intérieur, pressant doucement sa verge, commençant à lui imprimer un léger mouvement de va et vient. L‘effet fut immédiat en moi et prenant la main d’Agathe, je la glissais moi-même entre mes cuisses, sous mon sous-vêtement que je dégageais prestement.  Ma main libre alla elle à la rencontre de son intimité, si mouillée, si offerte que je sus qu’elle allait venir très vite entre mes doigts. Je ne savais  plus qui touchait qui, qui caressait qui, qui jouissait de qui, mais les sensations étaient si divines, profondes, si excitament plaisantes que je ne pus m’empêche de gémir devant tous ces désirs conjugués.

 

J’ouvris les yeux. J’avais une dernière coquille d’huître à la main. Le couple me regardait, surpris, interloqué. La serveuse vint vers moi pour me demander d’un ton peu amène si elle pouvait débarrasser. J’acquiesçai, totalement déstabilisée. Me raclant la gorge, je demandais l’adition et quittais la table sans plus attendre, en prenant soin de ne croiser aucun des regards, ni de l’homme ni de la femme qui nonobstant me gratifièrent d’un « bonne soirée à vous » et me regardèrent partir non sans se demander, j’en suis certaine, s’ils ne feraient pas mieux, la prochaine fois, de prendre eux aussi, un de ses délicieux plateaux de fruits de mer.

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L
Bonjour, la chaleur est revenue pourtant je pensais bien qu'hier soir.... mais non ! <br /> c'est reparti§ Il est des jours où.... mais non idem, à choisir ! <br /> Douce journée. Merci.
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L
Je n'apprécie ps les fruits de mer... et ai failli arrêter la lecture... mais le chablis est arrivé...<br /> Puis ce souvenir d'une soirée au 2+2...<br /> Et pour finir ce rêve dont je fais ma vie.<br /> bEL instant, merci.
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M
<br /> Heureuse que le fruité nectar t'ait décidé à rester... et qu'il se soit immiscé dans tes rêves. Pleut-il toujours sur cette superbe terrasse  ?<br /> <br /> <br />
O
Quand je dis que la création est une illusion, c'est au sens que c'est un ersatz du monde, à travers les symboles du langage ou des formes utilisées par l'artiste, une manière d'approcher le monde qu'effectivement nous ne pouvons pas connaître ou que nous ne connaissons, comme tu le dis, que de manière lacunaire. Mais ce n'est en rien le monde. "Ceci n'est pas une pipe" (Magritte), mais une illusion de pipe, créée par mon tableau. Pour moi, les 3 mondes ne sont pas une abstraction, mais bien une évidence vécue. J'ai l'intime conviction qu'ils existent tous les trois de manière autonome, mais contrairement à toi, oui, je suis déchirée entre les trois, je n'ai pas le sentiment de mon unité: je sais que mon corps est dans le monde 1, mon esprit dans le 2, et que lorsque j'écris avec le 3, je fais la magicienne, la maligne, pour tenter de donner à qui me lit l'illusion de 1, ou de 2, ou de l'union idyllique et paradisiaque de 1 avec 2. Quant à l'amour, pour moi, il n'a rien à voir avec cet état des lieux (pas plus que la haine), si ce n'est qu'il me donne le désir de m'attacher avec passion à ces mondes épars, donc aux choses, à ce que je suis, aux autres, à ce que je fais, à ce que j'écris, ce qui, je le reconnais, n'est pas rien du tout, et reste même, avec la beauté, dont l'archétype est pour moi la femme, la seule chose à donner un sens à mon existence, et m'évite de me suicider.
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M
<br /> Nos postulats de base sont les mêmes. Nous en avons juste une vision différente et encore… toi-même avoues essayer de trouver ton équilibre entre ces mondes  et que le lien possible, c’est<br /> l’amour. Qu’est-ce que je dis d’autre ? ou alors je ne comprends rien à ce que tu me racontes et j’en suis frustrée et triste.<br /> <br /> <br />
O
Chère Martine,<br /> Pardon de n'être pas tout à fait d'accord. Pour moi, il y a 3 mondes: 1- le réel, extérieur à nous-même, objectif, difficilement connaissable, monde de la matière, du cosmos en expansion depuis le big-bang, monde objet de la science, où évoluent d'ailleurs longtemps le vivant et les autres (ceux qui ne sont pas moi) 2- mon mode intérieur, lieu de la subjectivité de chacun, de mes représentations intérieures, de mes fantasmes, de mes perceptions, monde plus ou moins connu par moi-même (conscient et inconscient), mais totalement inconnu aux autres, sauf si j'essaie de leur décrire par le 3. C'est la réalité telle que je la vois, la conçois. 3- le langage, le monde des signes. C'est un média, un intermédiaire (symbolique), qui existe bel et bien dans le réel (1), et qui peut signifier mon monde intérieur (2) et le transmettre dans la subjectivité des autres (2) pour qu'ils me comprennent. Ce que je voulais dire, c'est qu'écrire-décrire (mais également peindre, photographier, filmer...) n'est jamais, pour moi, vivre. Vivre est une explosion, un élan vital, cela a quelque chose de l'ordre du végétal ou de l'animal. Pour vivre, nous n'avons pas besoin du langage. Tandis qu'écrire est une implosion, un repli sur soi, quelque chose de l'ordre du recueillement, de l'incantation, de la prière. C'est lié à un apprentissage, à une codification sociale. C'est une reconstitution plus ou moins réussie des mondes 1 et 2. C'est une illusion (merveilleuse), une maya au sens bouddhiste.
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M
<br /> Ce n’est pas la création qui est une illusion, mais le monde parce que nous n’en avons qu’une vision partielle ou lacunaire. Ces trois mondes dont tu parles et que je conçois, ils sont même une<br /> évidence, restent néanmoins pour moi, une abstraction totale. Moi je me sens entière, pas divisée. Lorsque je crée, je vis et si je vis, je peux donc créer et avec la même ferveur. Car si tu<br /> rajoutes l’amour, tu as mon tout.<br /> <br /> <br />
O
J'ignorais que les plateaux de fruits de mer, arrosés de Pouilly-Fuissé ou de Quincy, possédaient cette merveilleuse vertu de créer des fantasmes érotiques de ce genre. J'essaierai. En attendant, tout est sensualité dans ce texte consacré aux plaisirs de la bouche et du sexe, et j'ai aimé, j'ai dégusté, même si, à la fin, nous apprenons que ce n'est qu'un fantasme et non la réalité. C'est peut-être ça d'ailleurs la différence entre le fantasme et la réalité. Le fantasme est une dégustation, le passage à l'acte dans le réel un repas de fauves. Dans tous les cas, le fait de les décrire par l'écriture confine les deux approches dans le registre symbolique et rien n'est jamais réel quand on écrit.<br /> Ophélie
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M
<br /> <br /> Le fantasme se cantonne à l’imaginaire quand la réalité est notre vie. Mais pas seulement. Les deux interagissent l’un sur l’autre. C’est ce passage à l’acte dont tu parles, ce basculement où le<br /> fantasme s’épanche dans notre vie. Et à mes yeux, l’intensité peut être tout aussi violente, sauvage chez l’un comme chez l’autre, comme elle peut être tendre, douce, impalpable. C’est nous qui<br /> mettons les couleurs. Et le fait de d(écrire) ses fantasmes ou la réalité, n’en font pas pour autant des concepts, ou des abstractions. Je n’opposerai jamais le réel et l’écriture, car en ce qui<br /> me concerne, écrire est ma réalité.<br /> <br /> <br /> <br />